Au départ de la collection, il y a la grâce de ce couple de nageurs en maillot rayé. Ils plongent. Les rayures s’incurvent et s’enlacent sous l’eau. Les ondulations se superposent, se croisent. La surface liquide se structure et se teinte des reflets des vitraux de Barillet. Nous sommes à la Villa Noailles, dessinée par Mallet Stevens en 1925.
Je grappille aussi du côté de René Lacoste : la rayure tennis. Elle souligne, sobre et efficace.
Et puis, aux prises avec les accrocs techniques et des mises au point impossibles, le langage de ma collection se perd, m’échappe. L’idée des lignes coule. Je flotte à mon tour.
Alors je m’accroche au mouvement. Aux œuvres cinétiques, aux travaux d’Ani Albers et de Sonia Delaunay, au style du couple De Noailles, à l’élégance de Lee Miller.
Retour au motif sur fond de couleurs hypnotiques et toniques. Travail sur l’écran : zooms, extrapolations, distorsions, superpositions. Eclosion.
Et là, comme « un coup de dé n’abolira jamais le hasard* », je retrouve le fil.
*« Le Mystère du Château de Dé » Man Ray, 1929, tourné à la Villa Noailles.